V. Quelles sont les applications de la sophrologie

Comme toute thérapie, la sophrologie s’appliquera aussi bien à des personnes isolées qu’à des groupes, selon le cas.

La liste n’est pas exhaustive et intéresse deux grands groupes :

* Clinique ou médical
* Prophylactique et social

A – APPLICATIONS CLINIQUES

Même si la sophrologie est libre d’accès pour les patients, elle ne supplée aucune médecine traditionnelle et reste dans le cadre d’une déontologie absolue. Le sophrothérapeute agissant seul, peut devenir le complément indispensable de l’équipe médicale et participe de plus en plus à des staffs cliniques (mon propre exemple au sein d’un service de la douleur).
La sophrologie peut être le complément de certains traitements, conduire le patient à mieux se prendre en charge, à prendre conscience de son corps, de son problème à traiter (médical ou non), de permettre aux praticiens d’alléger certaines posologies dans des cas bien précis.
Les médecins prennent de plus en plus conscience de ce qu’est la sophrologie et apprécient ce travail en équipe.

– Cardiologie :
Gestion des coronaires et leur oxygénation, maîtrise de certains troubles du rythme. De nombreux sophrologues trouvent aujourd’hui leur place dans les centres de rééducation cardiologique.

– Pneumologie :
Gestion du spasme bronchique, travail sur l’expiration (asthme), rééducation et maîtrise de la respiration, diminution de l’anxiété, travail du diaphragme. Les asthmatiques trouvent ici une meilleure gestion de leurs crises potentielles.

– Allergologie :
Concept permettant d’éliminer la composante psychique pouvant intervenir dans le facteur allergique. Focalisation sur l’allergène.

– Immunologie :
Techniques de stimulation immunologique étudiées par le Professeur A. CAYCEDO.

– Dermatologie :
Acceptation ou élimination de certains complexes liés aux dermatoses, travail psychothérapique sur certaines dermatoses (psoriasis). De plus EN plus de patients sont envoyés aux sophrothérapeutes en complément des soins prodigués.

– Gériatrie :
Gymnastique et respiration adaptées. Acceptation de soi, prise de conscience d’exister, entraînement cérébral, de la mémoire, équilibre et travail sur la proprioception en accord avec les kinésithérapeutes.

– Gastro-Entérologie et spécialités non citées :
Travail sur les sécrétions, sur les fonctions, acceptation, gestion, intégration thérapeutique. Colopathies en plus des traitements.
Endoscopies sans anesthésie.

Psychologie :
Travail sur l’attention
Développement des sens : toucher, ouïe, vue, odorat,
Renfort de la mémoire
Stimulation du rêve
Amélioration et gestion du sommeil
Méthodologie et organisation du cerveau
Renfort des perceptions
Complexes
Conscience du schéma corporel
Troubles du comportement alimentaire : boulimie, anorexie
Addictions

– Rhumatologie :
Aide apportée en rééducation et kinésithérapie : la gestion de la douleur
Acceptation de l’état physique, du handicap
Visualisation positive de l’amélioration future
Potentialisation du positif

– Ergothérapie :
Amélioration de l’adresse, méthodologie, visualisation du futur

– Psychiatrie :
En complément des thérapeutiques et thérapies classiques ou comme thérapie seule, en complément du travail des psychiatres et psychologues: phobies, angoisses, psychoses, névroses, tic, toc

Comme analyse : sophroanalyse

Expérience personnelle : j’ai traité un patient profondément atteinte de claustrophobie. Il était impensable de fermer à clef le bureau lors d’une consultation. Un jour, tout en fermant lui-même la porte à clef, ce patient me demanda quand il guérirait !…

– Psychomotricité :
Méthodologie et relaxation

– Pédiatrie :
Relaxation devant certains troubles de la croissance par insuffisance de sommeil
Approche pour les soins, toutes pathologies applicables à l’enfant

– Addictions :
Prise en charge tabac, alcool, drogues (consultation pluridisciplinaire). Intérêt dans les centres anti-tabac pour une prise en charge gestuelle et thérapeutique

– Chirurgie :
Aide à la cicatrisation, gestion de la douleur, petits actes sans anesthésie
Nombre d’anesthésistes qui exploitent aujourd’hui l’hypnose et la sophrologie.
Rappelons encore que l’hypnose est un concept qui entre dans la composition de la sophrologie.

– Odonto-orthodonto-dentaire :
Prise en charge plus aisée des enfants
La nécessité sophrologique est mise en évidence par de nombreux chirurgiens dentistes qui l’utilisent pour accéder aux soins chez l’enfant.

– Douleur :

Tous les centres anti-douleur à ce jour sont constitués par une équipe complète formée de : un médecin coordinateur algologue, un(e) infirmièr(e) algologue, un(e) psychologue formée en thérapie sinon un thérapeute (hypnose, sophrologie)

Soins palliatifs – cancérologie – Soins palliatifs et fin de vie :
Outre l’aide personnelle (acceptation, gestion et déplacement de la douleur) prise en charge de la famille et des accompagnants

Sexologie :
Travail sur la psychologie et travail sur l’organique (impuissance etc …) Prise en charge du couple

Anesthésie :
Peut aller du simple confort (relaxation, stress, gestion chirurgie sous anesthésie loco-régionale gestion d’un état claustrophobique) à :

  • l’abstinence de prémédication (préparation médicamenteuse avant le départ en salle d’opération),
  • l’exécution de petits actes sans anesthésie
  • à certaines endoscopies
  • chirurgie dentaire de l’enfant (voir plus haut…)
  • Gestion de certains états claustrophobiques ou de stress
Expérience personnelle concluante : je fus amené à prendre en charge une patiente claustrophobe qui craignait la pose de champs opératoires (grandes pièces de toile stérile) recouvrant le visage et ce malgré l’apport d’oxygène.

Maternité et accouchement :
Peut aller du simple confort (relaxation, stress) à la visualisation de son accouchement, de son futur enfant, à la positivation de la future famille, à l’acceptation plus aisée de la péri-durale, ou tout simplement – suppléant la préparation à l’accouchement sans douleur…

… aboutir au véritable sophro-accouchement…

Sophro-accouchement :
Technique particulière étudiée avec le concours de gynéco-obstétriciens en vue d’un accouchement normal (avec ou sans péridurale) géré par la parturiente elle-même (visualisation du col, dilatation, enfant, contractions, respiration, etc.)
Les parturientes vraiment entraînées en ayant compris l’intérêt, accouchent sans douleur et sans péridurale. Elles ont une visualisation du futur très positive envers l’enfant et leur entourage. Cela nécessite bien entendu une certaine discipline de l’équipe obstétricale qui aura reçu une formation.
J’ai personnellement fait cette étude en accord avec une équipe obstétricale préparée à cette technique.

B – APPLICATION PROPHYLACTIQUE et SOCIALE

Elle a pour but de renforcer les structures sous-jacentes et les capacités existentielles des gens bien portants, face à la crise que traverse l’humanité.
Encore une fois, la liste des applications n’est pas exhaustive et on peut citer quelques exemples :

– L’enseignement et l’éducation physique
– La réadaptation
– Préparation aux examens de passage et de fin d’études (programmation à la réussite, gestion du stress)
– Apprentissage des langues (éducation au sommeil sophroliminal* permettant un apprentissage plus aisé)
– Sport de compétition (visualisation de réussite, gestion de la dépense d’énergie et des groupes musculaires sélectionnés)
– Entraînement et conditionnement à la réussite des sportifs. L’INSEP et les sportifs eux-mêmes ou leur coach, font appel à des sophrologues pour leur gestion physique et mentale, leur visualisation de l’épreuve, de sa réussite.

L’exemple classique émis par Pierre GUIRCHOUN – directeur de L’Institut de Psychologie et de Sophrologie de Paris IX – est le suivant :
« Lors d’un acte nécessitant un effort, – tel par exemple, planter un clou dans un mur – la majorité des personnes mettront en tension toute une série de muscles (mimiques, grimaces du visage, jambes crispées, tension du bras opposé, etc.) qui n’auront rien à voir avec l’acte lui-même. Nous perdons ainsi toute l’énergie dont pourrait bénéficier le bras opérateur et accentuons une fatigue générale inutile ».
Cette remarque est corroborée par certains pratiquants des arts martiaux – le Karaté par exemple – où les Maîtres enseignent mentalement la canalisation de toute l’énergie dans une seule partie du corps (le poing, le genou, le coude, les doigts) ou sa transmission à un instrument (le sabre dans le Kendo).

*Etat de passage sophro-liminal (veille hypovigilante-sommeil) que la sophrologie développe

–          Entraînement de personnes bien-portantes pour leur permettre de renforcer leurs capacités et valeurs existentielles (les gens vivent mais n’existent pas !)
–          Comme appui de l’existence, de l’enfance jusqu’à  la mort avec renfort des étapes de la vie
–          Développement des capacités de l’être : mémoire, concentration, émotions, etc …
–          Entraînement de groupes du 3ème âge (gérontologie)
–          Lutte contre le stress, contre le mal vécu des techniques de management moderne. Trop de DRH d’entreprises se méprennent sur le sérieux de ces malaises et bâclent en 8 heures ce que nous essayons de faire en 5 jours. De derniers et douloureux exemples concernant ce phénomène sont éloquents.
–          Lutte contre le stress provoqué par des situations particulières
–          Peur de l’avion, du bateau et phobies des transports
–          Rééducation de la peur post-accident
–          Lutte anti-tabac, anti-drogue, anti-alcool, anti-jeux vidéo, contre les addictions en général
–          Réintégration sociale de certains marginaux, en complément des suivis classiques
–          Collectivités et communautés
–          Entraînement de groupes de l’armée, de la police, de la gendarmerie et, d’une façon générale dite à haut risque (lutte contre le stress, éducation au calme, à la maîtrise, à la respiration, gestion de son corps dans des situations anxiogènes, acceptation du danger et de la mort)
–          Entraînement aux missions humanitaires
–          Milieu carcéral
–          Collectivités du tiers monde
–          Prévention et éducation
–          Entraînement individuel et en groupes, en collaboration avec les organismes d’action et de prévention sociale des grandes villes ; un sujet à part entière : voir plus loin le chapitre  « les sans droits sociaux »…
–          Cadres, employés en entreprises, fabriques, banques, industries, administration : gestion du stress, de la fatigue, récupération, défocalisation sur la gravité des soucis, etc … ceci faisant l’objet d’un chapitre qui suivra.

Prise en charge des personnels, employés et cadres
– audit des entreprises en dysharmonie et gestion des causes et conséquences après étude ; mauvais climat social
– gestion de l’agression verbale et physique chez les standardistes, guichetiers, conducteurs
– gestion du licenciement professionnel
– renfort de la mémoire
– renfort des perceptions, de la communication
– diminution de l’angoisse, agressivité
– diminution du stress néfaste
– gestion du harcèlement
– réussite de projets, futurisation positive
– régularisation du sommeil
– amélioration du rêve
– méthodologie, organisation cérébrale
– gestion de la fatigue, apprendre à se défatiguer rapidement
– augmentation de la rentabilité, de la performance
– un travail prolongé conduisant à l’existence, au fait d’exister, à vivre dans un groupe, une société
– prise en charge des problèmes extérieurs perturbant la qualité du travail
– maîtrise de soi, calme, harmonie
– augmentation de son champ de conscience
– découverte de nouvelles valeurs et d’une nouvelle existence quotidienne
– énergie- dynamisation de ses potentiels personnels
– adaptabilité
– concentration
– apprentissage
– trac

Les sans droits sociaux
Une étude fut conduite avec succès dans ce contexte social par Marie de PANAFIEU, Psychologue Clinicienne, Sophrologue Clinicienne, Psychothérapeute, en collaboration avec son Conseil Général.

Le constat des sans ressources fut le suivant :

Psychologique : anxiété, dépression démotivation, instabilité, nervosité, émotivité, impulsivité, baisse de l’estime de soi, perte de confiance en soi, difficultés de concentration

Somatique : fatigue, insomnie, douleurs chroniques, troubles digestifs, chute des cheveux, modification du poids

Comportemental : agressivité ou inhibition, consommation excessive d’alcool, tabac voire de drogue, boulimie ou anorexie.

La non reconnaissance sociale et l’isolement sont propices à la négation de l’image de soi (physique et sociale) où l’individu peut s’enfermer.
Plus l’image négative s’accentue et s’entretient par ces comportements et plus la reconnaissance sociale devient difficile d’où l’intérêt d’enrayer le cercle vicieux en permettant à la personne d’acquérir une conscience de soi. Celle-ci permettra la valorisation des capacités (physiques et intellectuelles) nécessaires pour restituer à soi-même et aux autres une image positive.

Plusieurs disciplines ont été abordées : yoga, travail phonatoire, sophrologie. Il s’avère que la sophrologie fut la plus performante lors d’un travail sur un projet qui est celui de diminuer ou faire disparaître les troubles et acquérir une pensée la plus positive possible, indispensable à l’autonomie. Les patients ont objectivé les situations suivantes :

–          découvrir l’état de relaxation psycho-corporel et ses sensations
–          apprendre à se contrôler émotionnellement
–          s’adapter aux situations stressantes de la vie sociale
–          réduire la consommation de psychotropes
–          canaliser son énergie
–          parvenir à un équilibre physiologique et psychologique

Le travail s’est effectué sur 5 mois à raison d’une demi journée par semaine avec trois stages de deux jours.
Il est évident que lors des séances, existent un travail psychothérapique, des exercices sur la communication, les ressources de chacun qui conduiront à la conscience de soi, des autres et à l’existentialisme.
Dans les expériences établies, le thérapeute observait déjà une amélioration au deuxième jour.
L’aboutissement a été un changement radical dans la personnalité de chacun et un nouvel emploi pour les deux-tiers…