Soucieux, dans son service de psychiatrie de l’Hôpital de Barcelone, de suppléer à des techniques trop incisives des méthodes plus douces (à l’époque la sismothérapie était le traitement le plus prisé), le Professeur Alphonso CAYCEDO, Neuro-Psychiatre et Physiologue, créera la sophrologie pour l’étude de la conscience et des valeurs de l’existence par des procédés et des concepts originaux basés sur la phénoménologie**.
**Phénoménologie : la définition donnée par Wilkipédia est la suivante :
Terme philosophique, auquel on attribue quatre sens différents :
Tout d’abord pour Fichte, la phénoménologie est la doctrine de l’apparition du savoir absolu (qui n’est pas le savoir d’un objet, mais le savoir du savoir). La phénoménologie est une partie essentielle de la doctrine de la science (voire elle se confond avec celle-ci) parce que sans elle, le savoir absolu n’aurait pas « d’existence ».
Pour Hegel en 1807, c’est une approche de la philosophie qui commence par l’exploration des phénomènes (c’est-à-dire ce qui se présente consciemment à nous) afin de saisir l’Esprit absolu, logique, ontologique (Qui relève de l’Etre, c’est à dire l’homme indivisible qui existe), métaphysique qui se manifeste dans les phénomènes. Pour Hegel, contrairement à Fichte, le phénomène désigne un moment d’apparition d’une détermination du savoir.
Ensuite pour Edmund Husserl, la phénoménologie prend pour point de départ l’expérience en tant qu’intuition sensible des phénomènes afin d’essayer d’en extraire les dispositions essentielles des expériences ainsi que l’essence de ce dont on fait l’expérience. La phénoménologie est la science des phénomènes, c’est-à-dire la science des vécus par opposition aux objets du monde extérieur. La phénoménologie husserlienne se veut également une science philosophique, c’est-à-dire universelle. En outre, elle est une science apriorique, ou eidétique, à savoir une science qui énonce des lois dont les objets sont des « essences immanentes ». Ce caractère apriorique oppose la phénoménologie de Husserl à la psychologie descriptive de son maître Franz Brentano, qui en fut néanmoins, à d’autres égards, un précurseur. Cela constitue la « phénoménologie transcendantale ». Sa philosophie fut ensuite développée par entre autres Maurice Merleau-Ponty, Max Scheler, Hannah Arendt, Suzanne Bachelard, Dietrich von Hildebrand, Jan Patočka et Emmanuel Levinas.
Pour Martin Heidegger la vision phénoménologique d’un monde d’êtres doit être déviée vers l’appréhension de l’Être en tant qu’être, comme une introduction à l’ontologie mais qui reste une ontologie critique face à la métaphysique. C’est la « phénoménologie existentielle ».
Le conflit phénoménologique entre Husserl et Heidegger a influencé le développement de la phénoménologie existentielle et l’existentialisme en France comme on peut le constater avec le travail de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir ; la phénoménologie de Munich (Johannes Daubert, Adolf Reinach) et Alfred Schütz ; et la phénoménologie herméneutique de Paul Ricœur.
Les bases épistémologiques (1) de la sophrologie de même que sa sémantique (2) et sa méthodologie (3) ont été conçues comme pilier d’un procédé qui mène l’être humain à découvrir les structures de sa conscience et à conquérir les valeurs de son existence. Parfaite intégration des phénomènes vécus, de son schéma corporel et un principe d’action positive.
Au fil du temps, les résultats obtenus deviennent révolutionnaires et, dans un souci de recherche constante, le Professeur CAYCEDO élargira l’application de cette science au milieu extra-clinique. Les méthodes seront donc utilisées autant pour la thérapie, la pédagogie, le sport que la prophylaxie sociale.
La sophrologie devient « Caycédienne » devant bon nombre de pseudo-sophrologues qui inventent des concepts n’ayant rien à voir avec cette discipline et qui nuisent à la profession. Le risque est d’ailleurs accru devant l’utilisation de l’hypovigilance et de l’hypnose.
Ces « thérapeutes » ne font alors pas la différence entre science phénoménologique et science de la nature (ou en clair : entre phénomène (4) et fait (5) ), entre niveau transcendant (6) et transcendantal (7), ontique (8) et ontologique (9), ouvrant ainsi la porte à une erreur fondamentale, celle du principe d’action positive appliquée aux « contenus de la conscience » et non aux « capacités (10) ou structures de la conscience ».
Ceci les autorise à remplacer la sophrologie par une espèce de visualisation positive qui se substituerait aux images pénibles du patient et à leur projeter le fait que « les choses agréables peuvent être transmises aux autres », (en fait, une pseudo-pensée magique).
(1) Epistemologie = Etude des sciences, ayant pour objet d’apprécier leur valeur pour l’esprit humain
(2) Sémantique = qui a trait à la signification (le contenu sémantique d’un mot…)
(3) Méthodologie = partie d’une science qui étudie les méthodes auxquelles elle a recours
(4) Phénomène = Fait observable qui est perçu par les sens et qui se manifeste à la conscience
(5) Le fait = Évènement
(6) Niveau transcendant = Supérieur, hors de portée de l’action ou de la connaissance. Le contraire est imminent
(7) Niveau transcendantal = Qui se rapporte aux conditions de la connaissance hors de toute détermination empirique
(8) Niveau ontique = Qui relève de l’Etant (c’est à dire ce qui représente les possibilités de vie existentielle de l’être)
(9) Niveau ontologique : Qui relève de l’Etre (c’est à dire l’homme indivisible qui existe)
(10) Capacités= Mémoire, jugement, langage etc.
Comme disent très bien nos enseignants : « le négatif est contagieux ! »
Selon le Professeur Caycedo, il existe en chacun d’entre nous trois valences : positives, négatives et neutres ou muettes.
Le travail sophrologique tenterait avant tout le passage de certains états « négatifs » ou en voie de le devenir vers le « positif », mais surtout de ne pas laisser envahir le pool dit « neutre ou muet » non encore occué, par le « négatif ».
Tout ne peut être positif. Rendre positif des faits particulièrement douloureux tendrait vers l’utopie ou vers la psychiatrie.
Je dis souvent que de perdre des êtres chers conduit parfois à un repli sur soi-même et l’oubli total d’une attention envers les autres.
Perdre un être cher restera une pensée négative profondément ancrée sur laquelle on ne pourra revenir. Mais de travailler sur soi-même afin de reprendre conscience de l’existence de notre entourage et de leur apporter une nouvelle attention serait le résultat d’un travail actif sur sa personne. La sophrologie peut aider à développer cette attention…